Ancien Hôtel Desclée : plus de que de l’art, une architecture d’exception (partie 2)

L’édifice choisi afin de présenter notre exposition « Posters Now » n’est pas anodin. En effet, les murs à l’intérieur desquels se nichent les affiches produites par 43 artistes belges et étrangers, n’est autre que l’ancienne propriété d’Henri Desclée, célèbre famille d’éditeurs et imprimeurs tournaisienne. Ce lieu d’une grande richesse architecturale possède une histoire qui, sans aucun doute, mérite d’être dévoilée.

Une demeure exceptionnelle. Entre allure vétuste et nouveauté

L’hôtel Desclée date de la première moitié du XIXème siècle, époque durant laquelle la mode était de remettre aux goûts du jour les styles architecturaux anciens.

C’est ainsi que le néoclassique et le néogothique se sont surtout imposés à Tournai. Contrairement au caractère austère de l’architecture néogothique, le néoclassicisme offre confort, luminosité, hautes fenêtres, formes géométriques… Des éléments caractéristiques du style dont le but principal était de donner l’idée de grandeur aux hôtels de maître, dont fait partie celui d’Henri Desclée.

La fortune de ce dernier provenait de son entreprise florissante, ainsi que de son héritage ; la première génération Desclée possédait en effet plusieurs usines de renom, dont une société d’éclairage public par le gaz (Roubaix, Tourcoing, la Société d’éditions Saint-Jean l’Évangéliste (Tournai). Démontrant la richesse de son propriétaire, l’imposante demeure d’Henri Desclée s’ouvre sur une superbe cour circulaire.

Offrant un jeu de perspective qui amène le regard sur le pavillon central, elle est ornée de nombreux pilastres ioniques (que l’on retrouve par ailleurs à l’intérieur du bâtiment). Elle se divise en deux parties accusant une pure symétrie. Les murs sont entièrement enduits de couleur blanche et agrémentés de nombreuses hautes fenêtres cintrées.

Le saviez-vous ?

Pour respecter le principe de symétrie caractéristique de l’architecture néoclassique, une des deux façades de la cour n’est autre qu’un mur plein enduit et décoré de pilastres et de fausses portes et fenêtres. Cet étonnant trompe-l’oeil vise à créer un effet miroir avec la façade d’en face qui, elle, cache l’ancienne écurie de l’hôtel Desclée.