Catégorie : patrimoine

Ancien Hôtel Desclée : plus de que de l’art, une architecture d’exception (partie 3)

L’édifice choisi afin de présenter notre exposition « Posters Now » n’est pas anodin. En effet, les murs à l’intérieur desquels se nichent les affiches produites par 43 artistes belges et étrangers, n’est autre que l’ancienne propriété d’Henri Desclée, célèbre famille d’éditeurs et imprimeurs tournaisienne. Ce lieu d’une grande richesse architecturale possède une histoire qui, sans aucun doute, mérite d’être dévoilée.

Néoclassique vs néogothique

Alors que sa maison personnelle est d’un style néoclassique très reconnaissable, l’entrepreneur Henri Desclée possédait plutôt un goût pour le néogothique, dont il fut un grand promoteur.

Le siège social de l’entreprise familiale se trouvant non loin de son hôtel particulier, est d’ailleurs un bâtiment de style néogothique (19 rue Saint-Jacques). À l’image des imprimeries Saint-Jean l’Évangéliste (Tournai) et Desclée-De Brouwer (Bruges) qui avaient pour objet de valoriser l’art chrétien dans les publications liturgiques, l’homme d’affaires va amplifier sa passion pour le mouvement néogothique en contribuant à la rénovation de l’église Saint-Jacques.

Tout en conservant le caractère gothique de l’édifice, le mobilier, les peintures murales et les vitraux ont subi restaurations interventionnistes et remplacements dans le style néogothique. La famille Desclée a par ailleurs soutenu la fondation de l’Institut Saint-Luc (1877) et la construction de l’abbaye de Maredsous (1872), de style, eux aussi, complètement néogothique.

Même s’il est décédé à Maredsous, Henri Desclée a vécu la majeure partie de sa vie dans son majestueux hôtel tournaisien. Alors, en nous rendant visite, regardez bien autour de vous. Un voyage dans le temps pourrait se cacher derrière nos œuvres d’art.

Le saviez-vous ?

L’hôtel Desclée possède des traces de la première guerre mondiale. Dans le jardin de la demeure patricienne réquisitionnée par l’armée allemande, se cache un bunker, créé en 1917. Son but était de protéger le kaiser Guillaume II et ses proches en cas de danger. Il semblerait qu’il était à l’époque possible de s’y réfugier via un passage dissimulé dans la cheminée d’une pièce de la maison, au rez-de-chaussée !

Ancien Hôtel Desclée : plus de que de l’art, une architecture d’exception (partie 2)

L’édifice choisi afin de présenter notre exposition « Posters Now » n’est pas anodin. En effet, les murs à l’intérieur desquels se nichent les affiches produites par 43 artistes belges et étrangers, n’est autre que l’ancienne propriété d’Henri Desclée, célèbre famille d’éditeurs et imprimeurs tournaisienne. Ce lieu d’une grande richesse architecturale possède une histoire qui, sans aucun doute, mérite d’être dévoilée.

Une demeure exceptionnelle. Entre allure vétuste et nouveauté

L’hôtel Desclée date de la première moitié du XIXème siècle, époque durant laquelle la mode était de remettre aux goûts du jour les styles architecturaux anciens.

C’est ainsi que le néoclassique et le néogothique se sont surtout imposés à Tournai. Contrairement au caractère austère de l’architecture néogothique, le néoclassicisme offre confort, luminosité, hautes fenêtres, formes géométriques… Des éléments caractéristiques du style dont le but principal était de donner l’idée de grandeur aux hôtels de maître, dont fait partie celui d’Henri Desclée.

La fortune de ce dernier provenait de son entreprise florissante, ainsi que de son héritage ; la première génération Desclée possédait en effet plusieurs usines de renom, dont une société d’éclairage public par le gaz (Roubaix, Tourcoing, la Société d’éditions Saint-Jean l’Évangéliste (Tournai). Démontrant la richesse de son propriétaire, l’imposante demeure d’Henri Desclée s’ouvre sur une superbe cour circulaire.

Offrant un jeu de perspective qui amène le regard sur le pavillon central, elle est ornée de nombreux pilastres ioniques (que l’on retrouve par ailleurs à l’intérieur du bâtiment). Elle se divise en deux parties accusant une pure symétrie. Les murs sont entièrement enduits de couleur blanche et agrémentés de nombreuses hautes fenêtres cintrées.

Le saviez-vous ?

Pour respecter le principe de symétrie caractéristique de l’architecture néoclassique, une des deux façades de la cour n’est autre qu’un mur plein enduit et décoré de pilastres et de fausses portes et fenêtres. Cet étonnant trompe-l’oeil vise à créer un effet miroir avec la façade d’en face qui, elle, cache l’ancienne écurie de l’hôtel Desclée.

Ancien Hôtel Desclée : plus que de l’art, une architecture d’exception (partie 1)

Dans le cadre de “Posters Now”, nous avons le privilège de disposer provisoirement de l’ancien hôtel Desclée.

L’édifice choisi afin de présenter notre exposition « Posters Now » n’est pas anodin.
En effet, les murs à l’intérieur desquels se nichent les affiches produites par 43 artistes belges et étrangers, n’est autre que l’ancienne propriété d’Henri Desclée, célèbre famille d’éditeurs et imprimeurs tournaisienne.
Ce lieu d’une grande richesse architecturale possède une histoire qui, sans aucun doute, mérite d’être dévoilée.


Une position stratégique


Erigé vers 1830, cet hôtel de maître a été construit pour le baron del Fosse et d’Espierres qui, vraisemblablement, n’y a jamais élu résidence. Acquis des années plus tard par Henri Desclée (1830-1917) et sa famille, l’immeuble semblait être un lieu de vie idéal. Assurément pour sa beauté, mais également pour son emplacement au centre du quartier Saint-Jacques, partie de la ville en plein développement.

Le nouveau propriétaire faisait partie d’une des deux plus grandes familles d’imprimeurs de la ville, l’autre dynastie étant celle des Casterman. Le baron Desclée était à la tête de la Société Saint-Jean-Évangéliste, dont les lieux de production se trouvaient à proximité de son domicile.

Ce quartier aisé avait été en partie rénové au début du XIXème siècle, attirant la bourgeoisie tournaisienne. Celle-ci se déplaçait en calèche comme le démontrent les nombreuses portes cochères visibles à front de rue.

Le saviez-vous ?

Le tympan situé au-dessus de la grande porte cochère colorée de l’hôtel Desclée est truffé de flèches qui forment un demi-cercle doté de “rayons de soleil”. Rappelant les outils du martyre de saint Sébastien, les flèches sont censées protéger la maison et éloigner le mal, la maladie ou l’intrus.